Le statut d’auto-entrepreneur présente à priori de nombreux avantages pour le lancement d’une activité. Souplesse, indépendance et liberté sont les maîtres mots associés à ce choix. Bien que le statut soit de mieux en mieux accepté, il reste néanmoins encore peu apprécié. La précarité dans laquelle se trouvent les auto-entrepreneurs générant un faible chiffre d’affaire est mise en avant. L’auto-entrepreneur est le petit dernier du monde de l’entrepreneuriat.
La réalité est-elle aussi négative concernant ce statut ?
Sommaire
Analyse objective : les chiffres et les nouvelles lois
Faisons parler les chiffres.
En 2012, des études de l’INSEE donnaient un bilan plus que mitigé de l’activité. 40% des auto-entrepreneurs ne se lançaient jamais réellement, et le chiffre d’affaires moyen était de 1 000 € par mois. Cela laisse apercevoir un niveau de vie peu enviable pour les auto-entrepreneurs, une fois les charges déduites.
En 2019, cependant, la législation a changé en faveur du régime. Les plafonds fixés par l’Etat restent très bas malgré leur légère hausse : 70 000 € pour les prestations de services, et 170 000 € pour les activités de vente de marchandises. Le prélèvement des impôts à la source s’applique aussi désormais aux auto-entrepreneurs.
De nombreux allègements ont été apportés. Par exemple, pour ceux souhaitant avoir une activité artisanale, le stage est désormais facultatif. Le compte bancaire dédié n’est aussi plus une obligation. Toutes ces simplifications de démarches rendent le statut plus commode pour les auto-entrepreneurs et les aide à se développer.
Bien que le bilan de ces chiffres et de ces nouvelles lois soit loin d’être parfait, il s’en dégage une volonté de l’Etat d’aider les auto-entrepreneurs à réellement décoller pour acquérir un statut plus honorable socialement. Ces mesures peuvent changer la donne notamment pour ceux qui souhaitent se servir de ce régime pour se lancer en entreprise une fois le plafond dépassé. C’est une bonne base pour construire une entreprise aux fondements solides.
Prestations de service ou activités commerciales ?
Ce choix élémentaire, comme dans toute autre activité, peut faire toute la différence. Les auto-entrepreneurs ne paient pas les mêmes charges selon ce choix (12,8 % du CA pour les activité d’achat revente, et 22 % du CA pour les prestations de service), et ne sont pas soumis au même plafond du chiffre d’affaires.
Il faut donc distinguer ces deux catégories d’entrepreneurs face à ces différences notables. Quelque soit le choix, il faut garder à l’esprit qu’au vu de ces éléments, ce régime n’est pas adapté à tous les secteurs d’activités et il faut donc choisir judicieusement ou se tourner vers un autre régime selon l’activité que vous souhaitez mener à bien.
Les secteurs phares en termes de chiffre d’affaires
Parmi les secteurs les plus rentables en 2018 déjà, il y a la tendance aux cosmétiques bio, mais aussi le marketing d’influence, la protection des données personnelles et enfin les espaces de co-working. On remarque ainsi un entrelacement entre les activités commerciales et les prestations de service. Au final, aucun des deux choix ne l’emporte réellement sur ce plan.
La restauration, qui détenait la palme de la rentabilité en 2012, n’est plus du tout d’actualité : les grandes chaînes se sont appropriées le marché français et gagnent du terrain chaque jour.
Les auto-entrepreneurs doivent désormais être plus créatifs et redoubler d’efforts pour trouver leur créneau, que ce soit dans le service ou la vente. Ils sont vivement encouragés à réfléchir davantage pour créer leur propre emploi et le faire valoir.
Les auto-entrepreneurs aux portes de l’avenir
L’Etat semble chercher à mettre en place une simplification dans les démarches pour les auto-entrepreneurs. Note importante : le chiffe d’affaires n’est pas la seule donnée à prendre en compte pour juger de la santé d’une entreprise. De nos jours, il n’est pas rare de trouver des sociétés en apparence déficitaires, mais qui sont en réalité en pleine expansion. C’est notamment le cas de Blablacar, par exemple. Cela peut donc également être vrai pour des micro-entreprises.
Les auto-entrepreneurs peuvent désormais être les moteurs de l’innovation. Ils doivent, bien plus que par le passé, chercher des activités porteuses et nouvelles pour démarrer. Ce statut leur permet de se maintenir en activité et d’éviter la case du chômage, et ils sont en cela eux-mêmes porteurs d’espoir et de valeurs. Ils peuvent générer des emplois sur le moyen ou long terme s’ils sont suffisamment accompagnés.