Produits de consommation du bout du monde, articles conçus par des ouvriers dans des conditions déplorables, le ton commence à monter chez les consommateurs. Les Français aimeraient acheter local ou tout du moins français, les politiques parlent de « cause nationale », mais qu’en est-il réellement ? Peut-on entreprendre 100% made in France ?
Sommaire
La mondialisation
Il y a quelques années encore, la production locale faisait la fierté de certaines régions et consommer français était habituel. Mais la mondialisation est passée par là et la donne a changé. Aujourd’hui, pour économiser et être toujours plus rentable, on hésite plus à faire pousser des légumes à des milliers de kilomètres ou à faire appel à des usines de fabrication aux pratiques peu scrupuleuses. Mais qu’importe puisqu’on a allongé ses marges et gagné davantage d’argent. Or, cette réalité industrielle et économique dérange de plus en plus, car on en mesure les conséquences sur l’hexagone. Entreprises qui ferment, bassins d’emplois déserts, produits de qualité médiocre, hygiène douteuse, etc. Les Français réalisent que le made in France d’antan avait son charme.
Défendre le made in France
De nombreux entrepreneurs ont décidé de s’engager dans cette démarche et communiquent largement autour de la provenance de leurs produits. Les consommateurs sont quant à eux de plus en plus en quête de transparence et veulent savoir d’où vient ce qu’ils achètent et comment cela est fabriqué. La provenance française devient donc un gage de qualité, quitte à payer un peu plus cher.
Des labels sont créés, tels que le Label Origine France Garantie, le label AB, tandis que certains industriels affichent fièrement les mentions « Fabriqué en France », comme pour revendiquer la qualité de ce qu’ils vendent.
Un portail Internet a de même été lancé en 2009, répertoriant toutes les entreprises de fabrication française. (www.madine-france.com). Une belle mise en lumière du savoir-faire national et d’entrepreneurs passionnés.
Enfin, un salon dédié au made in France, le MIF salon, se tient chaque automne à Paris depuis 2012. Les organisateurs y accueillent des entreprises de tous secteurs, fières de montrer leur savoir-faire et de mettre en avant leur french touch. Avec 35 000 visiteurs, il semblerait que la tendance se confirme.
Un avenir ?
Entreprendre français est un pari sur l’avenir car on observe une prise de conscience grandissante, à la fois économique, écologique et qualitative. Même si la globalisation présente des avantages et nous donne accès à tout, n’importe quand et à bas coût, ses travers dérangent.
Au-delà d’une simple étiquette ou d’un label, s’engager dans la production française, c’est aussi associer son entreprise à des valeurs fortes. L’engagement de ces chefs d’entreprise est donc multiple.
Par ailleurs, loin de ne séduire que les Français, le made in France est reconnu à l’international, ce qui prouve de nouveau qu’il n’est en rien une image d’Épinal. Les pays émergents nous reconnaissent ainsi nos compétences technologiques, d’innovation, et l’image de la France est souvent associée à celle du raffinement ou du design. Pourquoi donc s’en priver ?
Face au nombre croissant d’entrepreneurs fiers de proposer du Made in France et engagés dans une démarche de qualité, difficile finalement de croire qu’on ne produit plus rien en France en 2015 !