Le fil de la vie m’a conduit à m’installer avec ma femme et nos enfants à Helsinki, en Finlande. C’est là que, pour la première fois, j’ai été amené à tester un espace de co-working. Pas de chance, je suis tombé sur le pire qui soit. Voici mon expérience et mon avis sur SpacesWork, une entreprise dont la culture repose sur une pratique commerciale prédatrice et une absence totale d’éthique professionnelle.
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Comment SpacesWorks “remplit” ses bureaux
Jusqu’à présent, j’avais réussi à travailler toujours de mon domicile. J’avais même poussé la logique d’indépendance à créer mon propre espace de co-working en 2014 dans une maison à Paris, rue des Rondeaux. Lieu qui avait hébergé notamment le fondateur du Web Entrepreneur Day, Antoine Peytavin, ou encore Antoine Blanchemaison – devenu depuis la référence française dans le monde des jeunes entrepreneurs indépendants.
Mon espace de co-working était toujours rempli à 100%. Pourtant mes conditions étaient très souples : pas de préavis à donner, chacun pouvait arrêter du jour au lendemain.
Très naïvement en signant chez le nouveau Spaces Bulevardi à Helsinki, je ne me suis pas posé la question de leur sens éthique. Pourtant ma méfiance avait été éveillée dès le début. J’aurais dû écouter mon intuition.
Dès le premier contact ils m’ont mis la pression quand à la disponibilité des bureaux : mon bureau était le dernier, et ensuite je devrais peut-être attendre des mois pour en avoir un. En faisant le tour des bureaux, l’espace ne semblait pas vraiment rempli. Peut-être un jour particulier me suis-je dit.
La photo d’illustration est éloquente : nous sommes en pleine journée, avant le confinement (qui n’a pas eu lieu de manière rigide en Finlande – pays très épargné avec moins de 350 décès à ce jour). Jamais je n’ai vu l’espace rempli à plus de 50% – généralement on était plutôt dans les 25% maximum. Où sont donc passés les autres co-workers ?
Nulle part : c’est juste que Spaces préfère faire payer des espaces non utilisés à des entrepreneurs indépendants qui ne peuvent plus venir plutôt que de chercher à les louer à d’autres entrepreneurs. Pourquoi ? La seule explication que je vois est purement comptable : un bureau vide mais payé leur rapporte plus qu’un bureau utilisé. Moins d’électricité consommée, moins de consommables utilisés, etc. Sur des milliers de postes dans le monde entier, cela fait des économies d’échelle qui vont enrichir quelques personnes au détriment des milliers de petites structures.
Elle pourrait très bien relouer immédiatement des bureaux inoccupés en raison d’un départ anticipé des locataires, et permettre à ces dernier d’éviter de perdre de l’argent. Mais elle préfère de manière certaine les forcer à payer jusqu’au bout, même s’ils n’ont plus l’usage de leur bureau.
C’est ce qui vient de m’arriver : ils exigent que je verse un an de loyer pour un bureau que je ne peux plus occuper.
Cette entreprise a donc mis en place une véritable stratégie du vide organisé au détriment des travailleurs indépendants et des petites entreprises. Pour s’y prendre, elle utilise des techniques commerciales et juridiques plus que douteuses : une pénurie artificielle est générée, qui va pousser les futurs locataires à souscrire des contrats de longue durée, car il vous est expliqué que vous devez renouveler votre contrat PLUSIEURS MOIS AVANT LA FIN, sinon votre bureau pourrait être pris. C’est tout simplement scandaleux.
Père de deux enfants en bas âge, habitant depuis peu dans un pays m’étant totalement étranger, je me suis laissé prendre. C’est la crise du Covid qui m’a révélé leur manque absolu d’éthique : une succession improbable d’évènements durant la crise sanitaire a fortement fragilisé une des mes sociétés ayant signé le contrat chez eux. Au point où il m’a fallu chercher à faire un maximum d’économie pour la sauvegarder.
Ayant signé le renouvellement quelques jours avant la crise, et pour une durée allant du mois de juin 2020 à juin 2021, je me suis naïvement dit qu’ils allaient être compréhensifs. J’ai invoqué une clause de leur contrat permettant de les notifier d’une insolvabilité.
Leur réponse est tout simplement glaçante : “L’accord peut être résilié à cette clause, mais il est important de comprendre que la faillite ne cesse pas d’entraîner des responsabilités pour les prestataires de services. Toutes les entreprises ayant des créances continueront à les réclamer à la masse de la faillite. C’est ce à quoi l’accord fait référence, étant la procédure normale.”
Dit autrement, même si vous leur faite comprendre qu’il vaut mieux arrêter le contrat AVANT que votre société ne soit en faillite, ils vous répondent qu’ils s’en moquent complètement, et qu’ils iront tout faire pour récupérer de l’argent sur la dépouille de votre société. On est en plein dans The Wolf of Wall Street.
Une entreprise sans aucun scrupule, qui va vous rendre (aussi) malade physiquement
SpacesWorks impose à ses clients une vision très rigide de leur contrat.
En contrepartie on pourrait s’attendre au minimum à une exemplarité dans leur attitude. C’est exactement le contraire que j’ai constaté : les bureaux loués sont situés dans un immeuble en TOTALE rénovation sur 2 étages en-dessous. Et ce depuis le début de la location, pendant un minimum de 5 mois. Exemple de bruit entendu : démolition au marteau piqueur – pendant plusieurs semaines !
Ces travaux se sont accompagnés de nuisances parfois insoutenables – comme des fuites dans les conduits d’aération faisant siffler les tuyaux pendant PLUSIEURS JOURS. Oui, vous avez bien lui, plusieurs jours… Ou des odeurs de produits chimiques remontant par les escaliers. Quand je leur ai fait remarqué cette situation, qui aurait au minimum dû conduire à un dédommagement ou à la possibilité d’arrêter le contrat, j’ai juste eu le droit à “nous sommes désolés pour cette nuisance”.
Encore pire, et nous n’allez pas y croire. Ma femme, qui est journaliste free-lance, après une très longue année à s’occuper à temps plein de notre bébé, s’est décidée à louer au mois de mars, pour un mois, un accès au centre, car il venait d’être accepté en crèche. Pas de chance, quelques jours plus tard il est demandé aux parents de garder les enfants à domicile.
Elle leur a demandé tout de suite s’ils pouvaient faire un geste et annuler sa réservation, ou du moins la reporter, car non seulement elle ne pouvait plus venir, mais en plus elle n’avait plus de revenus. Réponse : vous avez signé pour un mois, tant pis pour vous – sauf si vous vous décidez à re-signer maintenant pour un mois de plus. Le confinement ayant duré jusqu’en mai, elle aurait perdu un mois supplémentaire… Et ils ont réussi à lui facture 1/2 mois en plus, je ne sais pas comment. Je ne pensais pas qu’il était possible d’être aussi ignoble commercialement. Mais si, c’est possible avec SpacesWorks, qui n’a semble-t-il aucune limite dans la veulerie.
Cynisme et vision commerciale à court terme : SpacesWorks est une entreprise du passé amenée à disparaître
Ces pratiques commerciales, aujourd’hui, plus personne n’en veut. Et grâce aux réseaux sociaux, cela se sait très vite quand une entreprise abuse de ses clients et que sa culture repose sur la tromperie. Les valeurs de demain sont la bienveillance et le soutien, pas l’agressivité commerciale et le mépris de la situation des autres.
Voici quelques témoignages (traduits en français), que vous pouvez retrouver ici : https://www.trustpilot.com/review/www.spacesworks.com. Ils démontrent à quel point mon avis sur SpacesWorks est loin d’être celui d’un client mécontent isolé. Il y en a TELLEMENT, que j’ai renoncé à tous les traduire. Mais ce qu’il en ressort : “La pire expérience que j’ai jamais eue”, “A éviter à tout prix”, “Une des pires entreprises avec lesquelles j’ai eu le déplaisir d’interagir”. Je n’ai jamais vu une entreprise avec autant d’avis négatifs.
Cela devrait les faire réfléchir : les entrepreneurs sont dans la très grande majorité des personnes positives, qui n’aiment ni dire du mal des autres, ni perdre leur temps à laisser des messages sur Internet pour donner leur avis. Quand ils le font, c’est qu’il y a un VRAI problème.
Si vous êtes actionnaire de cette compagnie : vendez. Elle va probablement fermer dans les années à venir. Plus personne ne veut travailler avec des entreprises qui représentent le pire aspect du capitalisme sans scrupule.
Voici donc quelques-uns de ces témoignages, qui ne vont certainement pas vous donner envie de louer un bureau chez eux . Il y avait tellement de commentaires de clients choqués par leurs pratiques que je n’ai repris que quelques exemples :
Je suis d’accord avec ces mauvaises critiques. Si vous envisagez de les utiliser, ne le faites pas !
Elaine
Oh là là ! Vous pouvez voir et entendre la douleur dans ces revues. Si je pouvais donner 0 étoile, je le ferais certainement. Mon expérience a été tellement semblable à celle des autres.
Je vois les réponses du service clientèle aux plaintes précédentes et cela représente ce que nous avons vécu aussi. Les réponses semblent déconnectées, inflexibles et peu utiles. On a l’impression que l’entreprise a oublié ce pour quoi elle a été conçue et que ses pratiques n’existent que pour créer des systèmes qui prennent de l’argent, fournissent un mauvais service et sont vraiment inflexibles – malgré ce que prétendent les services à la clientèle. C’est une telle honte.
Je n’aurais certainement plus jamais rien à faire avec IWG/Regus/spaces, et je ne peux qu’espérer que les masses en fassent autant – cela pourrait les inciter à repenser leur mode de fonctionnement. Et si vous envisagez d’y aménager un espace de travail, je vous conseille vivement de chercher ailleurs votre propre santé mentale !
Évitez à tout prix Spaces co-working
Évitez à tout prix Spaces co-working ! (Je me sens mal d’écrire cela parce que j’aime l’équipe du centre mais cette entreprise est horrible). Ils vous font vivre un enfer en essayant de résoudre une surcharge due à leurs propres erreurs.
Les comptes vous factureront par erreur, ignoreront les courriels montrant la preuve des accords (ce qui vous oblige à les envoyer encore et encore), enverront des courriels de menace et lorsqu’ils reconnaissent FINALEMENT leurs erreurs, ils continuent à embêter les clients pendant des semaines avant de rectifier le tir. Ils doivent supprimer le mot “help” du titre du service d’assistance des comptes.
Une société absolument terrible
Restez à l’écart. Un service client terrible, aucune loyauté.
Jake Whittall
J’ai un bureau privé au 31 Penn Plaza (NYC), le personnel est très peu professionnel et, honnêtement, c’est la pire expérience de bureau que j’ai jamais eue. Je conseille vivement à tout le monde de chercher ailleurs. Je vais sûrement déménager.
Tira
+Profiter pendant la pandémie en profitant des entreprises en difficulté.
Malhonnêteté et manque de professionnalisme – Ne louez pas à Spaces !
Jakob Balslev
L’espace de travail le plus malhonnête et le moins professionnel que l’on puisse imaginer. Le personnel change sans cesse et il n’y a donc pas d’historique de ce qui a été convenu. Nous avons décidé de partir avant la fin de notre contrat à cause du bruit de la construction et du mécontentement général face au manque de flexibilité et de compréhension du personnel.
Ils ont refusé d’être compréhensifs en nous laissant sortir du contrat, mais ont ensuite loué notre chambre (que nous payions encore !) à une autre entreprise sans nous le dire. Nous (Rokoko – société de capture de mouvements) n’avons toujours pas reçu d’explication ou de remboursement de notre caution et ils ne répondent pas à nos courriels. Ne louez pas là-bas !
Avis sur SpacesWorks : évitez d’aller chez eux à tout prix
J’espère que la lecture de cet article vous fera éviter les galères que j’ai rencontré avec eux. Dans tous les cas, si je l’avais su avant, jamais je n’aurais souhaité contribuer à enrichir une entreprise nuisible à l’éco-système entrepreneurial et au monde en général. Une entreprise avec un tel état d’esprit ne mérite tout simplement pas de survivre.
Ce qui est intéressant, c’est de voir à quel point cette culture de l’inhumanité est partagée par tous les employés de cette compagnie qui ont une responsabilité : je présume qu’ils ont une formation spéciale à ce sujet, exactement comme les commerciaux pour les grande surfaces commerciales. Objectif : faire du fric. Le client, il faut lui prendre un maximum d’argent. Cela me fait encore plus détester les grandes entreprises incapables de penser à autre chose qu’optimiser les profits.
Vous pourrez retrouver un article détaillé sur le co-working (avec une liste d’espaces dans toute la France) dans cet article.