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Vous doutiez de mon raisonnement ? Regardez plutôt cette courbe de l’action d’Uber :
Comme je l’avais annoncé, les cours vont monter et baisser régulièrement, mais plutôt globalement baisser. Là on en est à une valorisation inférieure à 50% à celle de la mise en bourse. Si vous aviez investi 10 000 euros, il ne vous en resterais que 5 000.
Depuis la dernière mise à jour de cet article (en 2019), le fondateur d’Uber, Travis Kalanick, en investisseur avisé, a régulièrement vendu ses parts (source : https://www.forbes.fr/finance/uber-pourquoi-le-fondateur-cede-t-il-ses-actions/?cn-reloaded=1). Le signe qu’il ne croit plus, lui non plus, aux chances de l’entreprise qu’il a créé ?
Si vous avez suivi mes conseils des mises à jour 1 et 2, votre capital investi aura augmenté d’environ 15% en une semaine. Investissement à la baisse le jour du lancement de l’action, investissement à la hausse dès lundi.
Ce scénario était assez prévisible, comme la suite l’est tout autant : c’est maintenant l’imprévisibilité qui va caractériser la valeur boursière de cette action, qui pourra peut-être monter un peu au-dessus du cours de lancement, puis redescendre, chuter, remonter brutalement, etc… au gré des mouvements spéculatifs des “gros” investisseurs et des nouvelles financières et commerciales de la société. Jusqu’au jour où tout le monde partagera la certitude que le modèle économique initial d’Uber n’est finalement pas viable. Confrontées à la réalité du terrain, les promesses théoriques n’ont pas tenu la route : c’est tout l’objet de cet article écrit en 2016.
La mise à jour de cet article, rédigé il y a quelques semaines, annonçait clairement ce qui vient d’arriver : l’entrée en bourse d’Uber le vendredi 10 mai 2019 s’est faite à une valorisation inférieure à 30% de celle estimée hors cotation (valeur des investissements), et dans les heures qui ont suivi, le cours a subit une chute de plus de 7%.
La mise en bourse ayant eu lieu vendredi, je présume que le soutien des principaux investisseurs ayant déjà des parts dans Uber n’a pas encore pu se mettre en place. Ce soutien va probablement arriver dans les jours à venir. Le cours va alors remonter provisoirement (si vous voulez faire un investissement à court terme, c’est à mon avis le moment : le cours va probablement reprendre au moins 5% dans les 15 jours).
Sur la séance, le titre d’Uber a perdu 7,6% de sa valeur, occasionnant par la même une perte de 655 millions de dollars (580 millions d’euros) pour les investisseurs. Il s’agit de la plus grosse perte en dollars au premier jour de l’introduction d’un titre en Bourse dans l’histoire des Etats-Unis, selon Jay Ritter, professeur à l’Université de Floride.
Business Insider
La suite ? Les “petits” actionnaires vont progressivement devenir les plus gros propriétaires de ces actions, et à la prochaine nouvelle alarmante, cela va être la débandade. Et cette fois-ci les premiers investisseurs, qui auront récupérés leur investissement, vont bien se garder de soutenir le cours de l’action.
J’ai écrit cet article en décembre 2019 alors que cette société était en plein “boom”. En effet, en tant qu’utilisateur régulier du service Uber, et discutant quasi systématiquement avec les chauffeurs, j’ai senti en quelques mois un énorme changement dans le comportement de ces derniers – qui sont passés de super enthousiastes à ultra remontés. Aujourd’hui, de ce point de vue, ça s’est calmé en France, notamment en raison de l’intervention du législateur qui a littéralement sorti du marché des milliers de chauffeurs indépendants et laissé à ceux qui sont restés plus de clients.
Mais entre temps (et la liste est loin d’être exhaustive) :
Evidemment, quand je dis “n’existera plus”, c’est exactement comme pour Nokia dans les téléphones ou MySpace comme réseau social : la marque sera encore là, mais ne sera plus que l’ombre d’elle-même par rapport à ses ambitions financières du début.
Je rappelle que la société a encore perdu plusieurs milliards de dollars en 2018, et n’a jamais été rentable depuis sa création en 2009.
Mais, vous allez me dire, Uber va entrer en bourse, ce qui va la valoriser à environ 100 milliards de dollars (voir par exemple cet article) ! Vous voulez mon avis (de non boursicoteur) ? La vente de ces actions est probablement menée par les gros actionnaires de référence, qui sont en train d’essayer de récupérer progressivement une partie de leur investissement en revendant leurs parts au prix fort à des petits investisseurs qui croient encore au mirage de l’économie de l’Uberisation. Ils vont procéder par étape, soutenir le cours au maximum, jusqu’au jour où ils lâcheront la société – et le cours de son action va alors s’effondrer. Ce qui pourrait arriver dès les premiers jours s’ils n’interviennent pas tout de suite.
Si vous êtes un investisseur dans les nouvelles technologies, j’aurais un seul conseil à vous fournir aujourd’hui : n’investissez pas dans les entreprises qui reprennent le modèle Uber – dont la croissance extraordinaire ne repose que sur la faculté de leurs créateurs à avoir exploité avant tout le monde, avec talent et à leur seul profit, l’évolution de la relation travailleur-consommateur au dépend de l’employeur intermédiaire. Leur erreur : alors que leur utilité repose sur leur faculté à mettre en relation directe les travailleurs indépendants avec les consommateurs, elles conservent une mentalité d’employeur au lieu d’agir comme prestataire de services pour les travailleurs indépendants.
Mon argumentation – que je vais détailler un peu plus loin – repose sur des mécanismes économiques connus, enseignés dans toutes les universités et grandes écoles du monde depuis des années – autant dire qu’elle n’a rien de révolutionnaire.
Je ne vais pas parler des pertes énormes d’Uber en 2015 (plus d’1 milliard de dollars) : si la rentabilité est prévue dans xx années, il n’est pas incohérent d’investir à perte durant toute cette période. Quand on croit dans un projet, il est normal de tout faire pour le porter au plus haut possible.
Je ne vais pas non plus aborder la question, très discutée ces derniers temps, pour savoir si “l’ubérisation” de la société – qui définit un écosystème où chaque particulier devient susceptible d’offrir un service contre rémunération à d’autres particuliers – est une bonne chose (création d’emplois, adaptation aux besoins des consommateurs, développement de l’esprit d’entreprise, etc.) ou une mauvaise chose (situation précaire de ces nouveaux travailleurs, flexibilité maximale à leur dépend, maxi-bénéfices au profit d’une poignée de sociétés qui visent clairement le monopole, etc.). Finalement chacun finit toujours par se positionner en fonction de ses convictions politiques et il ne peut pas y avoir une réponse objective définitive pour déterminer si “l’ubérisation” de la société est une avancée sociale ou non.
La double faiblesse qui va être fatale à Uber et qui va conduire à sa fin prochaine – et à toutes les sociétés qui suivent son modèle – est la suivante : sa technologie est trop facilement reproductible, avec au bout du compte des barrières faibles à l’entrée pour de nouveaux concurrents, et il va lui être impossible de trouver un équilibre sur le moyen/long terme entre les offres de travail pour les chauffeurs “Ubers”, leur juste rémunération et la demande des clients.
Comme l’objectif de cet article n’est pas de faire une thèse en économie, je vais me limiter à étayer succinctement ces deux arguments.
Je fais appel à un principe économique simple, largement démontré, pour étudier les agents économiques dans un environnement concurrentiel : si votre service est facilement reproductible d’un point de vue technique, vous êtes vulnérable. L’application Uber est assez facile à reproduire, pour un coût relativement peu élevé (quelques centaines de milliers d’euros). Sa survie dépend donc d’une seule chose : empêcher les concurrents d’exister. Car si une concurrence se forme sur le même modèle, leur seule défense sera de jouer sur les prix – c’est déjà ce qui se passe dans la plupart des pays – dont la France – où Uber a dû baisser ses tarifs – baisse pour l’instant largement supportée par les chauffeurs.
Mais maintenant imaginons qu’un petit malin propose une application très bien conçue, avec un marketing efficace, et qui ne prendrait non plus un pourcentage sur les courses, mais proposerait aux chauffeurs de payer un abonnement. Elle ne coûterait que 50 euros/mois par exemple aux chauffeurs au lieu des 20% de commission. Tout le monde y gagnerait : les chauffeurs qui pourraient augmenter leur marge, la société informatique qui gagnerait 500 000 euros/mois sur une base de 10 000 clients chauffeurs, les clients qui pourraient bénéficier de courses moins élevées. Uber n’aurait aucun moyen de lutter contre une telle offre – qui fatalement va finir par arriver. Et alors bye-bye Uber : même avec le meilleur marketing du monde, ils ne parviendront plus à convaincre un seul chauffeur de travailler pour eux – et vous allez comprendre pourquoi avec l’argument n°2. Et sans chauffeur, l’offre Uber devient obsolète. Ce scénario précipitera la fin de cette société en quelques mois seulement.
J’utilise très souvent Uber depuis deux ans, et je peux vous dire qu’il y a eu une évolution incroyable dans l’état d’esprit des chauffeurs VTC durant cette courte période. Il y a un monde entre l’enthousiasme du début et la grogne actuelle des chauffeurs qui se retrouvent en surnombre à certains moments de la journée pour des courses avec des prix faibles (UberPool permettant de faire des tarifs à la UberPop – une course qui me coûtait autrefois plus de 20 euros en taxi ne dépasse pas les 10 euros aujourd’hui). Je parle souvent avec ces chauffeurs et presque tous me disent la même chose : ce n’est pas viable de travailler avec Uber sur le long terme – ils se sont endettés et à présent ils doivent accepter de faire moins de courses (car il commence à y avoir trop de chauffeurs VTC sur le marché à Paris) pour des tarifs plus faibles. Et c’est logique : “l’ubérisation” de l’économie fonctionne sur le postulat néoclassique d’un marché du travail parfait “hors-sol”, alors même qu’il y a des centaines de facteurs qui viennent troubler ce postulat – comme les taxes, les revenus minimaux, la situation globale de l’emploi, etc. Donc un chauffeur indépendant ne peut pas accepter indéfiniment une baisse de ses revenus sur la base de “plus c’est accessible, plus il y aura de demandes, et plus y aura de demandes, plus les tarifs vont augmenter” (loi de la concurrence parfaite), tout simplement parce qu’il vit dans un environnement économique complexe avec une concurrence réajustée par l’État à de multiples niveaux et parce qu’il y a un chômage de masse structurel largement en défaveur des chauffeurs VTC.
Au final la seule variable concurrentielle actuelle de cette économie est le prix payé à sa main-d’oeuvre – les chauffeurs VTC – main-d’oeuvre sensée être indépendante et avoir un “esprit d’entreprise”. Or un chef d’entreprise ne se lève pour travailler que s’il espère un gain supérieur (en argent, en temps ou en liberté) à un travail salarié sans risque. En moins de trois ans les mécanismes de l’absence de barrière à l’entrée et l’équilibre impossible de ce marché ont fait basculer l’intérêt de l’entrepreneur indépendant chauffeur VTC de très positif à négatif. Il partira dès qu’il trouvera un meilleur système de rémunération.
Uber l’a bien compris, et c’est pourquoi ils se sont lancés dans la course à la voiture autonome (appelée aussi voiture sans conducteur). Sur ceci je ne me prononcerai pas : les spécialistes estiment qu’il faudra attendre 2025 pour que les voitures sans chauffeur puissent être autorisées à circuler sur toutes les routes. Ce serait probablement la seule chance de survie d’Uber. Je ne pense pas qu’elle tienne financièrement jusque là – sauf si les investisseurs acceptent de prendre encore 10 ans de risques et aient la capacité de réinjecter régulièrement des sommes énormes. Pourquoi pas, mais ce serait une première dans l’économie du numérique.
Pour conclure cette prophétie à rebours de l’euphorie financière actuelle sur les sociétés informatiques s’emparant de ce modèle économique, je fais la prédiction que “l’ubérisation” de la société trouvera sa véritable éclosion à travers le logiciel/service open-source (on ne parlera alors plus “d’ubérisation”). Ce serait un paradoxe apparent, mais en fin de compte assez logique (et déjà en application dans plusieurs domaines comme l’informatique) : tout d’abord parce que l’univers des professionnels indépendants est plus proche de l’état d’esprit libertaire (être libre de son temps, ne pas avoir de patron) qui anime l’univers de l’open-source que de l’univers libéral (concurrence libre) qui est celui des sociétés qui font travailler les indépendants, et ensuite parce qu’il semble logique que de particulier à particulier le principe de suppression de l’intermédiaire devienne la règle. Il est probable qu’émergera un jour un moteur informatique open-source global pour organiser tous les différents services entre particuliers. Ce n’est qu’une question de temps à mon avis. Et aussi une question de justice : les profits réalisés dans les différents pays n’échapperont plus de manière massive aux impôts nationaux et la richesse créée profitera entièrement à l’économie locale. L’Europe serait bien avisée d’initier un tel projet plutôt que de soutenir un improbable concurrent de Google par exemple (mais ça c’est une autre histoire).
Au bout du compte, Uber et toutes les sociétés qui suivent ce modèle économique resteront dans l’histoire comme les sociétés qui ont accéléré de manière utile et malgré elles un mouvement de réorganisation du travail et de l’économie autour de l’humain – alors même qu’elles sont l’aboutissement d’une logique suicidaire visant à s’en séparer. Une sorte de retour à la cellule individuelle du travailleur-consommateur qui était la règle avant l’ère industrielle.
Je vous donne rendez-vous dans 3 ans maximum pour vérifier cette prédiction. D’ici là, n’hésitez pas à donner votre avis – surtout si vous êtes un chauffeur VTC ou si vous êtes vous-même acteur de cette nouvelle économie !
Christophe
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Rassurez-vous la voiture 100 % autonome n'existera jamais. Il y aura des portions de routes autonomes comme éventuellement les autoroutes les grandes nationales qui pourront être équipés de capteurs en tout genre pour aider la voiture à être guidée mais en sortant de ses routes il faudra reprendre le volant. Ou alors il faudra accepter de faire des trajets à 20 km/h. Quant au livraison par drone il y a vraiment de quoi éclater de rire, il y a un sketch de Jean marie Bigard qui pourrait parfaitement être adaptée à ce sujet, la chauve-souris enragée...
Je suis vraiment désolé le pessimisme c'est chiant mais le réalisme c'est bien pire.
Einstein a dit éloignez-vous des pessimistes ils ont toujours un problème pour chaque solution.
je suis tout à fait d'accord avec ça mais la on cherche des fausses solutions à des faux problèmes.
Est-ce que la voiture autonome va supprimer la circulation automobile et la pollution? Ben non la seule différence c'est qu'il n'y aura plus personne derrière un volant. Il ne faudra pas oublier de mettre des robots dans le coffre pour changer les roues en cas de crevaison. ah ben non je suis con les roues seront increvables ou alors on inventera la chenille...
C'est quand même dommage que les gens capable d'inventer des choses formidables soit dirigés par une bande de crétins qui ne pensent qu'au pognon quitte à faire croire qu'ils cherchent des solutions pour rendre la vie de l'homme plus agréable tout en supprimant au fur et à mesure ce qui lui permet de vivre c'est-à-dire le travail.
je ne suis pas quelqu'un de pessimiste mais là franchement j'ai un gros doute...
Uber existera encore dans trois ans. Après avoir exploité les chauffeurs et livreurs et avoir gagné beaucoup d'argent à leur dépends, elle les remplacera par des véhicules autonomes et des drones tout simplement.
Uber est en train de se faire largement dépasser par ses concurrents sur la voiture autonome, fait face à un énorme procès contre la société Alphabet Inc (la compagnie parente de Google) pour vol de données, et pour les drones, tout le monde s'accorde à dire que la livraison par se biais ne se fera jamais, pour une raison simple : le bruit qu'ils génèrent. Si vous avez un voisin qui pratique cette activité, vous savez de quoi je parle. Alors imaginez des millions de drones dans le ciel : l'enfer. Tout ce qu'il reste aujourd'hui à Uber, ce sont les trottinettes... pas sûr que cela permettre un bon retour sur investissement à tous ceux qui ont injecté des milliards dans cette compagnie.
2 ans plus tard... Uber est toujours là.
https://www.bbc.co.uk/news/business-45202522 : "David Brophy, professor of finance at the University of Michigan, told Reuters news agency the firm could expect to see its valuation slashed in a public listing if it did not show more progress towards becoming profitable."
Chaque année la situation s'empire pour Uber, qui a été sorti de marchés majeurs (Chine, Russie, bientôt Inde, etc.) et limité dans de nombreux pays (en France par exemple) et villes (New-York). Par ailleurs les procès et accidents autour de la voiture sans chauffeur qui indiquent que cette société ne parviendra pas à s'imposer sur ce secteur, où ses concurrents sont déjà en train de prendre de l'avance. Et pour ne rien arranger son créateur a été mis à la porte...
Bonjour
Même si Uber perd Plus d'un milliard par an, il y a toujours Google derrière car c'est le plus gros et pratiquement le seul investisseurs.
90% des taxis sont indépendants, le restes des salariés. La G7 ou autres ne sont que des plateformes de mise en relation taxis/clients mais la G7 loue aussi des voitures taxis( véhicules équipés et licences ) au chauffeurs qui non pas de licences. La G7 est une société bien sur à but lucratif, je n'ai contre ça au contraire, mais c'était au détriment des chauffeurs et des clients d'où le succès d'uber surtout sur Paris. Beaucoup de clients prennent Uber sur la capitale mais pas en province. Nous sur lyon nous avons 3 plateformes appelé surtout centrales
Taxis ou radio taxis et la plus importante d'elles et qui a le plus de succès c'est TAXI RADIO,c'est une coopérative et donc non à un but lucratif mais surtout à un bon service pour les clients et chauffeurs.
Elle a sa propre application qui d'ailleurs existait même avant la création d'Uber.
Et pour les utilisateurs comme vous par exemple vous participez à une sorte d'évasion fiscale, car Uber ne paye pas ses impôts ni en Europe en encore moins en FRANCE, vous qui prônez la consommation locale vous en êtes très loin. Et je suis sûr que vous étiez le premier choqué de l'affaire Cahuzac alors que vous faites pareil.
Et Uber ne précarise pas que les chauffeurs vtc mais les taxis aussi, et vous parlez des 45 heures par semaines, mais vous êtes loin du compte, c'est plutôt entre 60 et 75 heures en moyenne et j'en connais malheureusement qui font 15 heures pas jour et pas sur 5 jours plutôt 6 ou 7.
Bonjour,
Connaissant bien ce domaine d'activité, j'ai été agréablement surpris de ta connaissance du milieu du VTC et surtout de l'économie numérique. Cela compense la bêtise de certains articles qui figurent sur le site, comme par exemple celui qui fait croire que l'on peut gagner de l'argent sur des sites de jeux de hasard...mais passons tu es presque pardonné.
Pour en revenir au cas Uber, bien sûr qu'ils finiront pas sauté. Uber a le mérite d'avoir fait exploser partout dans le monde, la corporation ultra protégée du métier de taxi en jouant avec les lois du travail et du transport de personnes. Je passerai sur le long chapitre des maltraitances que subissent les chauffeurs.
Ton analyse sur le "futur d'Uber" est excellente. J'ajouterai à celle-ci une reflexion: En quoi Uber serait plus fort lorsque les voitures sans chauffeurs circuleront? en rien ! n'importe quel constructeur de voitures autonome pourra créer son appli de mise en relation. Bye bye Uber! et aucun ancien chauffeur n'ira à leur enterrement
Merci Molécule ! Ce site a une longue histoire... qui remonte dans les années 50. Il y a toujours plusieurs degrés de lecture possible - c'est pourquoi je trouve ton jugement un peu dur sur certains articles :) Par exemple pour l'article gagner de l'argent avec les jeux en ligne, son objectif est aussi de montrer que le jeu est un révélateur de la personnalité (et donc une bonne façon de s'auto-évaluer) : un joueur modéré qui accepte le gain et la perte avec peu d'émotion sera à coup sûr un bien meilleur gestionnaire de croissance d'un business qu'un joueur incapable de s'arrêter de jouer - et donc de contrôler ses émotions fasse à la perte ou au gain.
Par rapport à ta réflexion sur les voitures sans chauffeur : s'ils parviennent à tenir jusque là (ce qui me semble extrêmement difficile), ils auront tout de même l'avantage de la visibilité et du savoir-marketing par rapport aux constructeurs - et donc on reviendra à une réflexion de compétition économique plus classique.
Bonjour, tout d'abord comme les autres lecteurs je vous félicite de cette analyse pertinente.
Toute fois, toutes les activités quelque soit le secteur évolue avec le temps et le marché. Nokia ex-Leader incontesté du marché du mobile jusqu'en 2005, aujourd'hui est une entreprise anecdotique. Mon désaccord avec vous est sur la dead line, je pense que vous êtes pessimiste (ou optimiste) en fonction de votre point de vue.
J'ai estimé cette période en me fondant sur la "patience" des investisseurs et leur confiance dans la solidité du modèle : il est difficile d'accepter de se tromper, mais encore plus difficile de devoir justifier des pertes récurrentes de l'argent confié par vos clients. Hors Uber perd beaucoup d'argent et va avoir besoin de trouver de nouveaux fonds encore pas mal d'années manifestement, d'autant plus que sa croissance est menacée un peu partout dans le monde (soit d'un point de vue économique en Asie, soit d'un point de vue règlementaire en Europe). Il suffit qu'un seul investisseur sérieux doute d'Uber et se retire d'ici trois ans : ce sera la débandade totale en quelques semaines.
Je pense que comme dans tout modèle les marges d'Uber vont s'effriter. Mais je ne pense pas qu'un concurrent puisse prendre leur place si facilement. Si j'avais un taxi pourquoi irai-je sur un abonnement à 50€ sans garantie du flux de client, et même pourquoi perdre mon temps pour trouver un concurrent mettons même à 3% moins cher. De l'autre côté pourquoi le client aurait-il deux appli. Non je pense que la concurrence viendra de pleins de manière differentes : les chauffeurs eux-même cherchent à s'organiser pour fidéliser des clients, les companies installées ouvriront peut-etre leur service etc etc.
Une vois pour Uber, continuer à attaquer de nouveau domaine aujourd'hui occupés par des salariés pour les précariser. ( resto etc.)
Ce que je cherche à montrer dans cet article c'est qu'il n'y a pas réellement d'issue d'un point de vue économique, même sans l'apparition de concurrents (qui de fait existent déjà mais sont moins connus en France) : Uber a construit son modèle sur un modèle qui est une sorte de résumé accéléré de l'histoire du capitalisme industriel et de la contradiction qu'elle porte en son sein - de son extraordinaire capacité créatrice à sa terrifiante logique destructrice. Même aux Etats-Unis le modèle est menacé par les actions judiciaires lancées par des groupements de chauffeurs qui demandent à être considérés comme des salariés - puisque qu'ils sont dépendants économiquement d'Uber et que ce dernier n'a pas d'autres choix que de baisser leurs revenus pour faire face à la concurrence.
En réalité il y a peut-être une solution pour qu'Uber survive, mais cela va tellement à l'encontre de la philosophie de son créateur que je ne suis pas certain qu'ils l'appliquent un jour : ce serait simplement de limiter le nombre de chauffeurs par zone géographique. D'appliquer finalement ce que tous les Etats démocratiques finissent par faire un jour (avec plus ou moins d'ardeur selon les penchants politiques) : réguler les agents économiques.
J'en profite pour préciser (au-delà de ce commentaire) que cet article ne vise pas du tout à donner un avis sur tel ou tel modèle économique. Je me suis placé d'un point de vue d'un investisseur qui se demande s'il est judicieux ou non de mettre son argent dans une société avec un modèle "uber-économie".
Merci Christophe pour cette analyse très intéressante.
J’ai noté et isolé ci-dessous quelques avis et commentaires que je voudrais partager :
Ta lumineuse conclusion Christophe est une feuille de route :
Il est probable qu’émergera un jour un moteur informatique open-source global pour organiser tous les différents services entre particuliers. Ce n’est qu’une question de temps à mon avis. Et aussi une question de justice
Uber et toutes les sociétés qui suivent ce modèle économique resteront dans l’histoire comme les sociétés qui ont accéléré de manière utile et malgré elles un mouvement de réorganisation du travail et de l’économie autour de l’humain.
Une sorte de retour à la cellule individuelle du travailleur-consommateur qui était la règle avant l’ère industrielle.
Remarque de Aurelien :
L’adage d’aujourd’hui est plutôt à mon sens « Winner takes all »,
en, absence de barrières technologiques et financières
Et celle de Fred :
Tous les trois cartonnent grâce à la règle du « first mover takes all ».
ou celle de « first good mover ».
C’est le genre de business où le premier qui fait bien son job prend vite une avance très difficile à rattraper.
Avec ce commentaire de Christophe :
Un des points commun entre ces trois compagnies :
une maîtrise parfaite de leur communication et une stratégie marketing très bien rodée.
Un commentaire de Ramon : 1/03/2016 14h25
« Par une plateforme blockchain, même la fonction de garantie de « qualité » du service peut-être remplacée par des notes/commentaires d’utilisateurs (cf E-bay).
Les nouveaux « Uber » fonctionnant vraiment comme une place de marché. La question que je me pose c’est: c’est-ce qu’il y aura une agrégation des transactions (un Google de la transaction blockchain) ou bien une myriade de plates-formes très spécialisées (Un Uber des ballades en calèche) ».
Réponse de Christophe
« Le service que j’imagine tendrait plutôt à être une application globale où chacun pourrait construire son offre de services en quelques clics et proposer à d’autres de le rejoindre. Le groupe « Uber des ballades en calèche » est un bon exemple, ou le groupe « Votre course en Ferrari jaune » comme autre exemple. Une telle application permettrait à chaque groupe de créer ses conditions, tarifs, règles, etc… tandis que les clients pourraient choisir de s’abonner à plusieurs groupes pour localiser les offres qui l’intéressent le plus. Finalement cela pourrait être tout simplement calqué sur le modèle des groupes de Facebook (qui est d’ailleurs la société qui pourrait le plus mettre en péril Uber s’ils leur prenaient l’envie de créer cette App).
Du coup j’ai commencé à développer dans ma tête le concept d’une telle application « universelle », un tel projet demandera un investissement à plein temps sur 18 mois au moins, je me suis contenté de le penser d’un point de vue théorique, ce qui pour moi est déjà très satisfaisant ».
Réponse de Christophe à Bernard le 3/03/2016 à 8h19
C’est ça le système Rousselet très bien décrit dans cet article (http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20150212.OBS2398/comment-le-roi-des-taxis-compte-contrer-uber-au-detriment-des-clients.html).
Avec Uber il ne s’agit pas d’une relation directe client-chauffeur : la vraie « ubérisation » ce serait cela.
Commentaire de Thomas le 3/03/2016 à 9H14
Ceux qui possèdent leur moyens de travail on le pouvoir.
Le software qui changera la donne (l’open source dont tu parles) existe déjà: la blockchain. Il y a déjà des applications dont la plus puissante c’est Arcade City, faite par un ancien driver UBER.
Tous ces commentaires m’inspirent confiance et m’éclairent sur ces enjeux.
J’ai 35 ans de pratique dans le secteur du bâtiment, qui est vérolé de normes biaisées, de qualifications bidons et d’obligations inutiles. Elles sont le fruit de 70 ans d’un lobbying industriel et syndical, qui étouffe la liberté d’entreprendre du petit artisan, amoureux de son travail et ultime rempart, non reconnu, d’une vraie démarche de qualité.
Depuis quelques années l’étau se ressert.
Des systèmes de type « Rousselet », dans le bâtiment nous les cumulons !
1) Les Caisses des Congés Payés qui détournent les ressources des entreprises depuis 1941 ;
(plus d’info sur le site 4c-btp.org)
2) le travail détaché, moins disant social, qui stresse le développement local depuis 1996,
3) la thermique du bâtiment qui se comporte comme un dogme et ignore les découvertes scientifiques depuis 40 ans, ce qui engendre des erreurs allant jusqu’à 35 %, au profit principalement des producteurs de laine de verre ;
4) Le RSI qui dysfonctionne depuis 2005, dès sa création, issu d’un assemblage d’organismes préexistants. Le résultat est opaque, surtout sa gestion financière des milliards en dépôt, qui sont confiés à de multiples sociétés financières privées et impénétrables ;
5) RGE et l’écoconditionalité de CITE EcoPTZ et CEE = Racket Généralisé des Entreprises
(plus d’info sur le site rge-info.com
6) Carte d’identité du bâtiment = dernière invention pour contrôler et racketter un peu plus
7) Syndicats professionnels corrompus qui travaillent pour eux même CAPEB et FFB
Les enjeux du bâtiment dans le cycle du carbone et du climat sont importants,
le RGE (reconnu garant de l’environnement) est issu de ce contexte,
mauvaise réponse à une bonne question.
La bonne réponse aurait été la mise en place d’un réseau interactif PtoP une intermédiation entre partenaires, clients et prestataires.
Cela m’est apparu comme évident depuis déjà plusieurs années,
et par extension j’en suis arrivé à conceptualiser une application à développer de proche en proche vers un service « universel ».
J’ai rencontré un informaticien qui a travaillé de son côté sur le même sujet, je voudrais essayer de démarrer quelque chose avec la participation d’institutionnels comme la chambre des Métiers, il faut aussi trouver quelques liquidité pour investir dans ce projet informatique.
Peut être que certains membres de votre communauté seraient intéressés par l’aventure ?
Merci de prendre contact pour échanger plus en détail avec ce mail : charpenterie@free.fr
Bonjour Bernard et Christophe, avec mon ami de toujours et associé Cyril, nous sommes révoltés de voir toutes ces plateformes qui se gavent sur le dos des travailleurs (soi-disant) indépendants. Alors que ce sont bien ces derniers qui représentent la vraie valeur de ce que vous achetez à ces plateformes.
Cyril et moi, sommes des pro des app et avons décidé de mettre nos talents au profit de cette cause en développant Komunn : application équitable d'échange de services entre personnes. L'idée est bien que l'économie numérique soit accessible à tous et serve enfin les intérêts seuls des travailleurs indépendants et artisans. L'idée est simple : sur Komunn, chaque travailleur pourra ouvrir sa boutique, choisir un métier (tous les métiers de service y seront) et sélectionner les types d'offres qu'il veut vendre. Plus qu'à fixer ses prix et c'est parti. Les clients pourront sélectionner le service qu'il recherche et choisir immédiatement parmi les offres des travailleurs autour de chez eux. Côté rémunération, la plateforme ne prendra que le strict nécessaire à son fonctionnement. Ce sera une app totalement communautaire, où chacun pourra participer à l'amélioration du catalogue de métiers et des types de services.
N'hésitez pas à apporter votre soutien à notre initiative sur Komunn.com. Nous sommes preneurs de professionnels de tous métiers pour nous aider à constituer le catalogue initial, de testeurs pour mettre à l'épreuve l'application et tout simplement de supporters pour nous soutenir et nous faire connaître.
Bernard, je te contacte tout de suite sur ton courriel pour savoir où tu en es de ton côté depuis mars…
Bravo ! Je m'inscris de suite pour la tester et en parler. J'espère qu'elle va trouver son public. Mon conseil : la priorité rapidement sera de concevoir une communication innovante, à mon avis fondée sur la viralité. Sans passer à côté de tous les autres points clefs dans le lancement d'un projet :) Voici une bonne lecture à ce propos : http://playbook.samaltman.com/.
Et pourquoi pas tenter l'aventure du Crowdfunding d'ailleurs ?
J'espère que ton projet va fonctionner ! L'idéal serait de l'exposer en détail sur un site Internet dédié. Nous pourrons relayer ensuite l'information ici.
Pour connaître un peu le secteur du bâtiment (plusieurs rénovations personnelles à mon actif, beaucoup de contacts avec les artisans, et là je suis en plein dans le lancement d'un projet d'extension de maison), je suis d'accord : en France, c'est absolument délirant ce qu'il se passe depuis les années 50 - tant au niveau administratif et fiscal que du lobbying industriel. On est vraiment devenu le pays de la "mal-maison" (versus la mal-bouffe). Et là-dessus aussi il y aurait beaucoup à dire sur l'impact que cela peut avoir sur l'état d'esprit de chacun.
Bien sûr qu'aucune entreprise n'est à l'abri et cet article analyse plutôt bien les menaces auxquelles Uber est confronté. Mais il est à mon avis trop catégorique (car trop partisan ?) et oublie ses forces.
-OK, il n'y a pas de barrière technique à l'entrée. Mais ce n'est pas cela qui fait la force de Uber. Son atout incomparable, c'est le phénomène "first mover takes all". A savoir que les clients choisissent en priorité Uber parce que c'est via Uber qu'ils ont le plus de chances de trouver une voiture en bas de chez eux. Du coup, les chauffeurs choisissent en priorité Uber parce que c'est via Uber qu'ils ont le plus de chances de trouver des clients. Ces deux logiques se renforcent en permanence jusqu'à créer une barrière très haute (à défaut d'être infranchissable) pour les autres acteurs. Une boite comme Chauffeur Privé en fait les frais. Sur la course non forfaitaire, elle ne parvient pas à concurrencer Uber.
-OK, tirer les prix à la baisse jusqu'à décourager les chauffeurs n'est pas tenable à long terme. Mais c'est ainsi que se définit un prix de marché dans une économie de libre échange (la seule qui fonctionne, rappelons-le). Si trop de chauffeurs arrêtent (ce qui reste à prouver), Uber sera contraint de remonter un peu les prix. Il sera certes un peu moins concurrentiel vis à vis des taxis, mais il lui restera l'attrait des voitures propres, des chauffeurs aimables et du paiement automatique.
Finira-t-il aussi par perdre cet avantage du fait de la grogne des chauffeurs ? Peut-être. Dans ce cas, son offre ressemblera de plus en plus à celle des taxis qui se rapprochent eux mêmes de plus en plus de l'offre d'Uber. On aura donc le choix entre deux services à peu près similaires. C'est la vie.
Reste qu'il n'y a rien d'étonnant à cela. Quand on y songe, Uber n'a rien inventé d'extraordinaire. Il a juste proposé une offre que les taxis auraient déjà mis en place depuis dix ans s'ils n'avaient pas été en situation de monopole de fait.
Une des faiblesses non développée dans mon article, c'est que Uber ne peut pas interdire leurs chauffeurs de travailler pour d'autres compagnies (sinon ils prendraient le risque énorme d'une re-qualification des contrats privés en contrats salariés). Du coup beaucoup de chauffeurs Uber sont aussi de fait chauffeurs pour Chauffeurs-privés ou LeCab - et ferment l'application Uber à certaines heures qui ne sont plus rentables pour eux. Si une nouvelle application était plébiscitée par les chauffeurs VTC, rien ne les empêcheraient d'en faire la promotion dans leur voiture, et de proposer par exemple une course avec une remise pour les inciter à s'inscrire. De fait il y aurait autant de voitures disponibles sur cette nouvelle application que sur celle d'Uber.
Partisan de l'esprit d'entreprise à échelle humaine, je le revendique effectivement :) Tout le monde n'a pas envie de chercher à devenir à tout prix multimillionaire, mais je trouve belle l'idée que chacun puisse dans son activité professionnelle avoir la possibilité de d'organiser son travail en fonction de paramètres personnels.
Mais cet article est surtout lié au fait que j'ai été marqué en tant qu'usager d'Uber par l'évolution incroyable et palpable de la position des chauffeurs travaillant pour cette compagnie en moins de deux ans : de unanimement très enthousiastes et débordant d'énergie et de projets ils me disent presque tous aujourd'hui que s'ils doivent subir encore une baisse imposée de leurs tarifs et ils vont voir ailleurs; et je sors souvent déprimé d'une voiture Uber maintenant, parce que les chauffeurs n'ont vraiment pas le moral (faites le test, vous verrez !).
Tout nouveau tout beau. Il est logique que les chauffeurs soient un peu moins enthousiastes qu'au début. Personne n'a jamais dit qu'il s'agissait d'un job ultra fun et je veux bien croire que le quotidien ne soit pas toujours drôle. Mais je ne ressens pas la même chose que vous lorsque je leur parle. Ils me disent être contents d'avoir un job, en tout cas.
Je pense que je me sers d'Uber (en course instantanée) et de Chauffeur Privé (en course pré-réservée lorsque je vais et reviens de Roissy) une cinquantaine de fois par mois.
Est-ce un test suffisant ou dois-je vous demander ce qu'il convient de penser du niveau de satisfaction des chauffeurs ?
Effectivement nous avons à peu prêt la même fréquence d’utilisation, mais pas du tout le même retour. Comme quoi la façon de poser des questions peut biaiser fortement les réponses :) Mes questions sont généralement assez précises sur leur ressenti par rapport à la société Uber. De là on arrive souvent sur l’expression d’une frustration générale élevée. J’imagine que si je leur demandais comment ils trouvent leur job de manière globale ils seraient un peu plus positifs. Je vais faire le test.
Salut Christophe
Je suis tombé par hasard sur ton article c'est un chauffeur vtc qui travaille avec mon appli qui me l'a envoyé.
C'est extrêmement intéressant ton développement !
Sache que je viens de lancé "waloo" appli type uber exactement sur le modèle économique dont tu as parlé !!
Waloo car aucune commission sur la course forfait mensuel de 65€ et que des courses en espèces.
Ton article m'a encouragé bien que les debuts sont prometteurs.
Cordialement,gaspard
La voilà la réalité : deux fois le smic pour des gens le plus souvent jeunes, généralement sans formation et dont la plupart ne trouvaient pas de boulot du fait de leurs origines ethniques :
http://www.lesechos.fr/journal20160309/lec2_entreprise_et_marches/021751791222-ce-que-gagnent-vraiment-les-chauffeurs-uber-en-france-1205588.php#xtor=EPR-7-%5Bmatinale%5D-20160309-%5BProv_%5D-1886118%402
Alors bien sûr, on peut toujours considérer que ce n'est pas le Pérou et que la vie des chefs de pub chez Publicis est plus agréable.
Mais il me semble qu'il faut un peu redescendre sur terre, non ? En particulier dans un pays avec près de 6 millions de chômeurs...
Deux fois le SMIC (le montant mensuel brut sur la base de 35 heures du Smic 2016 est de 1 466,62 euros), vous êtes certain ?
Votre article donne les chiffres suivant : "3.600 euros par mois pour 45 heures d’activité, mais dont il faut déduire en moyenne de 40 à 50% au titre des frais d’essence, du coût de la voiture, etc.". Cela fait donc 1800 euros en réalité, pour 45 heures par semaine.
On arrive donc à un revenu horaire de 9,23 euros au lieu de 9,67 euros pour le revenu minimum garanti.
Au début les chauffeurs VTC gagnaient non pas 3600 euros/mois, mais le double, et donc là oui effectivement c'était intéressant et motivant.
Mais, et c'est tout l'objet de cet article, le modèle UBER pousse à la baisse des tarifs et fait travailler aujourd'hui des indépendants plus de 45 heures par semaine, avec un revenu inférieur au SMIC : vous croyez vraiment que ça va durer longtemps ?
D'autant plus que les 45 heures sont comptées uniquement par rapport au travail sur la route : j'imagine qu'en ajoutant les heures purement "chef d'entreprise" (travail administratif, comptabilité, etc.), on arrive facilement à 50 heures par semaine... Sans congés payés, sans mutuelle, sans sécurité en cas de pépin (Uber vous éjecte si vous avez moins de 3,5 en notation), sans perspective de croissance réelle (c'est plutôt le contraire qui va se passer comme je l'ai montré) : on est effectivement très loin du Pérou.
Vous êtes vraiment l'incarnation du gauchisme qui mène la France dans le mur ! Arcbouté sur votre SMIC sans réaliser que c'est précisément lui qui exclut des millions de personnes du travail.
Toujours à geindre, toujours à estimer que l'être humain a droit à ceci ou à cela. Mais mon vieux, les chauffeurs Uber n'ont pas plus le droit au bonheur et à la prospérité que vous et moi. Et Uber ne leur doit rien. Que feraient-il en ce moment ces supposés travailleurs exploités si cette boite californienne créée à des milliers de kms d'eux n'existait pas ? Combien gagneraient-ils par mois ? Ni 3600 euros, ni 1800 euros, ni même 900 euros. Au mieux, ils seraient en train de végéter avec leur RMI à 500 euros, au pire ils devraient compter sur leurs parents pour les nourrir.
Mais OK, continuons ainsi à réclamer la prospérité pour tout le monde tout en voyant le nombre de chômeurs exploser.
Les gens comme vous sont désespérants de bêtise !
-"Le défaut du capitalisme, c'est qu'il répartit la richesse inégalement. La qualité du socialisme, c'est qu'il répartit la pauvreté également." Wintson Churchill
Vous positionnez le débat sur un endroit idéologique très loin du postulat de départ : est-ce que le modèle économique d'Uber est viable ou non ? Votre dernier commentaire est consternant : vous me reprochez de parler du SMIC, mais je ne l'ai fait que pour redresser une contre-vérité de votre commentaire précédent qui parlait... du SMIC. J'ai le sentiment que c'est plutôt vous qui faites une petite fixation à ce sujet.
Je pensais avoir expliqué assez clairement dans l'article que le modèle économique d'Uber s'exonère des réalités existantes - dont le SMIC fait partie en France. Ce SMIC est une réalité économique qui a des conséquences concrètes que ne peuvent ignorer des entrepreneurs (notamment au niveau des charges sociales).
Relisez bien : à aucun moment je n'ai dit ce que je pensais de ce revenu minimum en lui-même.
Votre ton condescendant et méprisant ne peut en rien enrichir une réflexion. Du coup nous allons en rester là et vous éventuels futurs commentaires ne seront plus publiés.
Merci pour cet excellent article. Je suis d'accord sur le montant de la frustration.
Le différentiel manquant dans votre article est peut-être la notoriété d'Uber, savamment entretenue par ce mythe de l'uberisation et les craintes qu'il suscite (en fait la crainte que la technologie, même ancienne, imprime sur une partie non négligeable du public, persuadée que c'est une menace. cf. le titre de l'interview de M Lévy qui a donné naissance à ce vocable). Ce point n'est pas négligeable à mon avis, et c'est même un avantage concurrentiel indéniable, bien plus qu'une app facilement copiable et somme toute pas terrible. Probablement même que c'est ce point qui est primordial. IMHO
Etudiant, j'avais rédigé un mémoire de fin d'étude de sciences politiques qui portait sur les discours autour des nouvelles technologies : sans surprise on retrouve des enthousiasmes et des craintes déjà exprimées durant l'Antiquité.
Exemple amusant tiré de Phèdre de Platon (à comparer sur ce qu'on dit aujourd'hui d'Internet par rapport au livre) :
Theuth : « L’enseignement de l’écriture, ô roi, accroîtra la science et la mémoire des Égyptiens; car j’ai trouvé là le remède de l’oubli et de l’ignorance. »
Le roi répondit : « Ingénieux Theuth, tel est capable de créer les arts, tel autre de juger dans quelle mesure ils porteront tort ou profit à ceux qui doivent les mettre en usage : c’est ainsi que toi, père de l’écriture, tu lui attribues bénévolement une efficacité contraire à celle dont elle est capable; car elle produira l’oubli dans les âmes en leur faisant négliger la mémoire: confiants dans l’écriture, c’est du dehors, du fond d’eux-mêmes qu’ils chercheront à susciter leurs souvenirs; tu as trouvé le moyen, non pas de retenir, mais de renouveler le souvenir, et ce que tu vas procurer à tes disciples, c’est la présomption qu’ils ont la science, non la science elle-même; car, quand ils auront beaucoup lu sans apprendre, ils se croiront très savants, et ils ne seront le plus souvent que des ignorants de commerce incommode, parce qu’ils se croiront savants sans l’être. »
Mais sinon MySpace, Yahoo et Internet Explorer disposaient aussi d'une forte notoriété avant de se faire supplanter par d'autres.