Les auto-entrepreneurs sont-ils menacés ? Qu’est-ce qui les attend dans les mois à venir ?
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3 ans après sa création, le statut de l’auto-entrepreneur a déjà séduit 1 million de créateurs et a généré à lui seul 7,4 milliards de chiffre d’affaires, soit 1,5 milliards de cotisations sociales et fiscales versées. Un succès donc, car il a permis à de nombreux Français, désireux de se lancer dans les affaires sans trop de paperasse et de risques, de tenter leur chance.
Mais que lui reproche-t-on aujourd’hui ?
Accusés de concurrencer les artisans et certaines PME, et de pouvoir proposer des prestations à bas prix grâce à leurs faibles charges, les auto-entrepreneurs semblent prendre la place d’autres professionnels déjà bien implantés.
En réalité, même s’ils parviennent parfois à tirer les prix, il n’en faut pas moins oublier que leur chiffre d’affaires est plafonné et qu’ils ne peuvent pas déduire leurs frais réels. Le statut de l’auto-entrepreneur est donc, en cas de réussite, un tremplin, un moyen de s’installer peut-être plus aisément, mais rien de plus. Les chefs d’entreprise concernés sont en effet contraints de basculer vers un autre statut en cas de dépassement et ne sont auto-entrepreneurs que de façon temporaire.
On lui reproche également bien souvent d’être un cache-misère. Pourtant, force est de constater qu’il a largement contribué à la baisse du chômage des jeunes, dont le nombre à avoir été séduit par la création d’entreprise est d’environ 162 000.
En effet, près de 22% des auto-entrepreneurs ont moins de 30 ans. Une population qui peine fréquemment à trouver un emploi stable, mais qui pourtant à une grande soif de réussite et d’entreprendre. Supprimer ou limiter le statut reviendrait à mettre un terme à l’esprit d’entreprise de la jeune génération et à la faire inlassablement retomber dans les oubliettes du chômage.
Aussi, en période crise, est-il vraiment raisonnable de priver des milliers de chefs d’entreprise de leurs rêves et projets ? Les petites structures n’ont-elles pas elles aussi un rôle à jouer, aussi modeste soit-il, pour relancer notre économie ?
3 ans, c’est trop long ! Certains se proposent donc de limiter le statut à 2 ans, notamment dans le secteur du BTP.
Un corps de métier encore visé par les propositions des présidentiables. Au banc des accusés, les contraintes règlementaires et les garanties nécessaires inhérentes à ces professions et difficilement compatibles avec le statut simplifié de l’auto-entreprise. On accuse en particulier les obligations légales, les investissements nécessaires non déductibles et le coût des assurances obligatoires de ne pas être en phase avec ce régime.
Mais, un accompagnement spécifique et plus approfondi pourrait-il suffire et préserver cette catégorie d’entrepreneurs ?
Secret de Polichinelle ou pas, le statut star des créateurs d’entreprises est aujourd’hui sur la sellette et va jouer son avenir dans les prochains mois. Difficile de prévoir ce qui sera ou non voté ; le plus simple étant de nous donner rendez-vous le 6 mai prochain à 20 heures et de découvrir quelle sera notre destiné !
Emmanuelle COLLIN
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Bonjour à tous, a vous lire les un et les autres on peux se poser la question s'il est bien judicieux d'entreprendre les démarches pour monter sa petite entreprise outre le fait d'être dans la légalité ce type de formule laisse entrevoir quelque faille.
Pascalk67
Jérôme,
Par rapport à ta deuxième partie de réponse, à partir du moment où l'on se déclare en auto-entreprise, nous perdons nos droits ARE. Si nous avons des droits ARE après une fin de contrat ou un licenciement classique, nous pouvons en demander la totalité pour créer son entreprise, mais pareil, une fois déclaré en AE, finit les droits assedic. En effet, les assedic estiment que puisque tu as décidé de te déclarer indépendant, c'est que tu as les moyens de t'assumer financièrement, donc tu n'es plus demandeur d'emploi. Je sais que bien que la réalité est très différente. Incohérence du système...
Donc, c'est pour que je préconise plus jamais un accompagnement solide à la création d'entreprise avant même de songer à ce type de formule. Voir ma réponse plus haut où tu trouveras des liens à ce sujet.
@Caroline
Bonjour! Non, il n'y a aucune prise de position derrière mon commentaire.
Sinon, complètement d'accord avec toi pour dire qu'il est nécessaire que la valeur travail s'adapte à la société dans laquelle on vit aujourd'hui.
Néanmoins, ceci semble incompatible avec les mentalités françaises surtout que les syndicats font tout pour que cela ne se produise pas.
Il n'empêche qu'il est important de donner une chance aux AE!
Jérôme
PS : Ceux qui disent que le statut d'AE a permis de réduire le chômage, ont ils la possibilité de donner des chiffres sur ce phénomène. En effet, il ne faut pas oublier que certains (comme moi) ont démissionné de leur emploi pour s'inscrire au chômage et ainsi se lancer en AE. On ne peut donc pas être considéré comme des chômeurs ayant retrouvé un emploi du moins au sens strict
Bonjour Jérôme,
La réflexion est lancée et je sens même comme une pointe de prise de position en cette période électorale ! :)
Je vais pousser le bouchon un peu plus loin. A l'heure où le monde est en crise économique, ne voyons-nous pas qu'il est en même temps en pleine mutation ? Qu'il s'agit d'un accouchement dans la douleur ? Donc, peut-être, je dis bien peut-être, car là aussi une réflexion s'impose, que nous devrions penser le travail ou la valeur travail autrement ? Nos schémas classiques qui ont fonctionné certes, ne sont-ils plus obsolètes ? A méditer aussi Jérôme, à méditer ! :)
Salut
Le statut AE est effectivement idéal pour se lancer et tester un concept. Après, il faut avouer que les AE effectuent en quelque sorte une concurrence déloyale vis à vis d'autres entreprises.
Mais face à la crise économique actuellement traversée par l'Europe, la concurrence ne mériterait-elle pas d'être relancée par une baisse des charges de certaines entreprises plutôt que par la suppression du régime AE? Ne prend-on pas, comme souvent, le problème à l'envers?
A méditer
Jérôme
Cependant, être à son compte nécessite d'être conseillé et accompagné. Le site de l'APCE, propose de très bons outils pour cela.
Ce qui est à déplorer c'est l'utilisation du statut d'auto entrepreneur comme moyen d'embauche par certains employeurs. Ainsi, des personnes sans emploi, se voit proposer des postes non rémunérés, sauf si elle daignent s'investir comme un vrai chef d'entreprise pour espérer se faire une paie ! De plus c'est tout bénéfice pour l'employeur qui ainsi n'a pas de charges salariales supplémentaires.
Il ne faut pas oublier toutefois qu'être indépendant ne s'improvise pas !
Ce statut est génial, j'en conviens,à condition de bien étudier sa fiscalité,ses droits, ses devoirs et d'être accompagné.
A lire :
http://www.planete-auto-entrepreneur.com/autoentrepreneur/ce-qui-change-en-2011.html
Bonjour Antoine,
Voilà un sujet qui mérite qu'on en parle. Si le statut d'auto entrepreneur à permis à un certain nombre de se réaliser, ce n'est pas le cas de tous.
Selon l'ACOSS "Au 30 novembre 2011, la branche Recouvrement dénombre 738 607 comptes auto-entrepreneurs administrativement actifs" "Avec moins de 50 000 affiliations dénombrées au troisième trimestre, le ralentissement des immatriculations observé au trimestre précédent semble se confirmer. L’ampleur de
ce ralentissement devrait néanmoins être réduite par le traitement des adhésions des retardataires.
Sur les 11 premiers mois de l’année 2011, le volume des radiations a augmenté de 36% par rapport à celui enregistré sur l’ensemble de l’année 2010" "Actuellement, à peu près 294 200 de ces auto-entrepreneurs ont déclaré avoir généré un chiffre d’affaires positif au titre du 3ème trimestre 2011, après 317 500 à l’échéance précédente" et "Sur les 3 premiers trimestres
2011, environ 3,2 milliards (tableau 2) ont été déclarés, soit autant que pour l’ensemble de l’année 2010."
http://www.acoss.fr/index.php?option=content&task=blogcategory&id=161&Itemid=5532
Sans le statut d'EIRL je n'aurai jamais osé me lancer en décembre dernier. Et je suis enfin heureuse, même si je continu de travailler chez mon employeur, d'ailleur cet équilibre se ressent dans mon travail pour lequel j'ai une attitude plus positive !
Quelqu'un qui monte son entreprise est quelqu'un qui est cent foix plus motivé à travailler qu'un simple salarié : l'implication est tout autre.
Supprimer ce statut toucherai le nombre de chômeurs mais également les arrêts maladie pour dépression due à la précarité ou l'ennui au travail(nombre de diplômés s'embourbent dans des emplois inférieurs à leur niveau pour payer leur loyer)
Je suis en AE. Sans ce statut je ne me serai jamais lancée. Tant que je gagne de l'argent c'est autant de chomage qu'on me verse en moins, et autant de cotisations sociales que je paie en plus. En multipliant mon cas par le nombre d'AE qui étaient au chomage avant de de lancer, j'imagine que la somme est rondelette. Cet année, nous sommes partis en vacances tous les 5 quinze jours en location, entièrement payés par nous, et j'en suis très fière. C'est l'argent économisé en AE qui nous a permis de le faire.
Alors oui le statut d'AE est un vrai statut.
Oui le statut d'AE contribue à la baisse du chomage, au pouvoir d'achat des ménages modestes, et pourrait peser dans la relance de la consommation.
Non le statut d'AE n'est pas concurrentiel, puisque le CA est limité.
Et non à la limitation dans le temps : pour certains 2 années suffisent à tester leur produit et le marché. Pour d'autres il faut plus de temps. Mais dans 10 ans les deux seront peut être au même niveau. Ne leurs coupons pas l'herbe sous le pied.
;)
Pareil, je suis fan de ce statut ;)