A 27 ans, Jérémy Daul est le fondateur de la marque de vêtements BEST ETHIC*, dont les articles sont tous issus de l’agriculture biologique et du commerce équitable. Son objectif n’est pas tant de compléter ses revenus, que de porter un message : celui de se faire plaisir tout en consommant éthique.
S’il travaille principalement depuis son appartement, le plus souvent loin des feux de la rampe, Jérémy Daul, 27 ans, compte pourtant parmi les acteurs du changement. Après une expérience dans le rap engagé, puis en tant que producteur musical, c’est tout naturellement que le jeune gérant s’est tourné vers la création d’une ligne de vêtements éthiques, il y a 2 ans. « A l’époque j’avais réalisé un bilan de compétences et mon but restait le même que lors de mes précédentes expériences : faire passer un message », explique-t-il.
Faire du chiffre n’est donc pas son crédo. En lançant officiellement sa propre marque de vêtements le 10 mai 2009, à l’occasion de la journée française de commémoration de l’abolition de l’esclavage, il a surtout voulu partager ses convictions : celles de consommer des produits fabriqués dans des conditions respectueuses des hommes et de l’environnement. Un objectif atteint, puisqu’il commercialise aujourd’hui, en dehors de sa principale activité, divers articles tels que des T-shirt ou des sacs, « tous confectionnés à partir de coton biologique, produit et transformé en Inde ».
Pour autant, lancer sa propre marque est loin d’être une mince affaire, confie le jeune entrepreneur. Bien qu’il ait su au fil du temps s’entourer de professionnels tels que des graphistes ou des photographes qui lui viennent régulièrement en aide, c’est seul qu’il a fait ses premiers pas dans le métier. Ainsi, à l’époque, avant même d’en parler à son entourage, il s’empresse de déposer son nom de marque auprès de l’INPI et se place sous le statut de gérant d’EURL. « J’ai également eu la chance de m’inspirer de l’expérience d’un ami qui avait lui-même monté son entreprise, ce qui m’a permis d’éviter certaines erreurs de débutants». Puis, il parcourt les salons dans le but de se tisser un réseau parmi les divers acteurs du développement durable et du textile.
Outre le double challenge que représente la création d’une entreprise basée sur le commerce équitable (délais, frais de douane etc.), l’aspect financier reste l’une des principales contraintes du lancement d’une ligne de vêtements, même classique, explique Jérémy Daul.
Un budget consacré à la création d’un site internet professionnel, un autre pour le graphisme ou encore la publicité, auxquels s’ajoutent notamment le coût de la fabrication des vêtements… « Autant de paramètres à prendre en compte dès le départ, pour ne pas avoir à faire machine arrière », souligne le gérant. A titre d’exemple, plus la collection compte de modèles et donc de tailles, plus il faut approvisionner ses stocks. De même, plus les logos ou les coupes des vêtements seront élaborés, plus le budget consacré à leur fabrication sera élevé.
Quant à ses collections, elles s’adressent plus particulièrement aux jeunes urbains. Car à ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure, Jérémy Daul recommande fortement de cibler sa clientèle. En effet, « il est indispensable de savoir sur quel marché on veut aller, tout comme il est important de se trouver une gamme, un style, un public », insiste-t-il.
Aujourd’hui son travail commence peu à peu à payer. Si son site internet sert surtout de vitrine à son activité, sa participation à des stands lui permet d’écouler une partie de ses collections. Le gérant n’a pas non plus hésité à tisser des partenariats avec des artistes ou des associations, de quoi élargir son réseau professionnel. Au final, « du temps, de la motivation et de l’argent, sont certainement les trois clefs de la réussite », reconnait l’entrepreneur, avec en plus, ajoute-t-il, « un petit grain de folie ».
*http://www.bestethic.fr
Marie Bernard
Laisser un commentaire