Interview : inspirez-nous !

Laurent, graphiste à domicile

🕒 Lecture 3 mn

Le travail à domicile n’a plus de secrets pour lui. Et pour cause, cela fait près de dix ans que Laurent, 36 ans, exerce le métier de graphiste en tant que freelance. Une activité qui présente certains avantages, à condition de se tenir sans cesse au courant des dernières tendances et de bien gérer ses revenus. Le professionnel nous éclaire sur son parcours et sur son quotidien.

Travailler.à.domicile : Pouvez-vous nous raconter brièvement votre parcours professionnel ?

Laurent : Après avoir passé mon bac technique, j’ai suivi un BTS d’Arts Appliqués. Je n’étais pas forcément destiné au graphisme, mais plutôt au design industriel. Je m’intéressais plus à l’aspect ergonomique, utile et pratique des produits que je concevais. Puis, j’ai suivi quelques cours de mise en page. J’ai alors travaillé pour des journaux ou encore des brochures publicitaires. C’est finalement quelques temps plus tard, notamment avec l’arrivée d’Internet, que je me suis réellement mis au graphisme destiné au numérique. Je me suis alors formé entièrement seul, en lisant des livres et en m’initiant aux différents langages du web (html, flash, php, etc…).

T.A.D : Pourquoi avoir choisi de travailler en tant qu’indépendant ?

Laurent : Il y a dix ans, l’entreprise pour laquelle je travaillais bénéficiait d’une demande importante de la part de grands groupes (comme par exemple, Vivendi). Les investissements étaient massifs. Sachant que les clients ne manquaient pas, je me suis lancé sans trop de craintes. Par ailleurs, j’avais toujours eu envie de monter ma propre activité. J’ai alors choisi un statut et effectué les démarches administratives nécessaires.

T.A.D : Comment parvenir à se faire connaître lorsqu’on exerce à domicile ?

Laurent : Je me suis surtout fait connaitre en lançant un site internet*, qui me sert aujourd’hui de portfolio. A l’époque mon site était cependant principalement consacré aux jeux. Il s’est avéré être une véritable vitrine de mon travail, un cas concret de ce que je pouvais réaliser en matière de graphisme. Il m’a apporté plusieurs clients. J’ai également proposé mes services par le biais d’annuaires thématiques, ou encore en contactant des développeurs. Au fil du temps, j’ai également pu acquérir une certaine notoriété grâce au bouche à oreille. Je fête tout de même mes dix ans en tant que graphiste.

T.A.D : Quelles sont les principales difficultés rencontrées au quotidien ?

Laurent : Une première difficulté est de faire face aux nouvelles donnes du métier. Aujourd’hui les grosses boites possèdent souvent leur propre graphiste, quant aux plus petites, elles n’ont pas forcément le budget pour faire appel à un freelance. Une autre difficulté est que l’on ne retrouve pas à domicile la synergie de l’entreprise comme la motivation ou encore l’entraide entre collègues. Enfin, travailler comme indépendant implique de bien savoir organiser sa vie privée et sa vie professionnelle et de ne pas confondre les deux. Il faut également parfois prendre le temps de s’arrêter, souffler et lâcher prise, ne serait-ce que pour une journée ou une semaine.

T.A.D : Et les avantages ?

Laurent : L’avantage est évidemment de pouvoir s’organiser comme on le souhaite, mais aussi d’avoir une plus grande liberté dans son travail. Je peux par exemple refuser, s’il le faut, certains contrats. J’apprécie aussi de pouvoir travailler le dimanche et de me former continuellement depuis mon propre domicile.

T.A.D : Quels conseils donneriez-vous à ceux ou à celles qui souhaitent exercer cette activité en tant que freelance?

Laurent : N’ayant pas un nombre de clients précis par mois, il faut tout d’abord savoir diversifier sa clientèle mais aussi ses activités, ne pas hésiter par exemple à avoir d’autres projets en dehors de son propre métier. De même, n’ayant pas de salaire mensuel, il est important de toujours planifier ses revenus environ 6 mois à l’avance. En dix ans, mes contrats ont ainsi varié de 100 euros à 20 000 euros environ pour le plus gros. Un autre conseil est d’explorer sans cesse les nouvelles tendances mais aussi les nouvelles normes. Un bon graphiste doit par exemple être capable de communiquer avec un développeur. Enfin, il est indispensable de toujours aller de l’avant. Quand la motivation des débuts se dissipe, il faut en général garder la tête froide.

* http://www.jogg.com

 

Voir les commentaires

  • Bonsoir Laurent

    Tout comme mener une campagne publicitaire, travailler en freelance c'est côtoyer des gens et notamment des prestataires dans le métier nous permet d’échanger des expériences mais plus riches et variées que de rester toujours sur place et ne rien apprendre.
    Il est vrai qu’avec mes vingt ans d’expérience, j’ai pu rencontrer un tas d’infographistes et une grande partie d’entre eux reste plus au moins réservée ; Non pas parce qu’ils ne sont pas trop sociable mais parce que tout simplement ils ne veulent pas évoluer.
    Merci
    http://benhammedhichem.wordpress.com/

  • Bonjour, bon billet.
    Je suis également graphiste depuis 1998 et j'avoue qu'il y a parfois des moments de découragement. Par contre il est vrai que la liberté n'a pas de prix. D'un autre coté apprendre par soi-même est parfois difficile et je mets sur mon blog le résumé de mes diverses expériences. En tout cas bonne continuation Laurent.
    http:://www.ruedauvergne.fr

  • Bonjour

    Je suis Hichem BEN HAMMED Infographiste en Tunisie et j'aimerais remercier Laurent pour ce qu'il dit.

    La tendance aujourd'hui c'est le télétravail et le télétravail avec notre métier c'est ce qu'il y a de mieux et pour le client et pour nous même.

    Mais comme toute autre chose, il faut savoir choisir pour économiser aussi un minimum d'énergie et d'économie !!!

    Merci

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