Depuis le 1er janvier 2011, créer son entreprise à partir de 16 ans c’est possible. Louis Haincourt l’a fait ! Il est donc le plus jeune entrepreneur de France. Rencontre avec Louis Haincourt, lycéen et créateur de son entreprise au nom qui fait sourire : Dealerdecoque.
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Bonjour Louis, tu es le plus jeune entrepreneur de France et à l’origine de « Dealerdecoque ». Pourquoi avoir créé ton entreprise si jeune ? Quelle a été ta motivation ?
On peut dire qu’au départ, Dealerdecoque n’avait pas pour vocation à devenir une grande entreprise. Cela partait d’un « trip » pour épater mes amis ; je venais d’avoir un iPhone, je voulais le couvrir et j’ai trouvé des milliers de lots en chine. J’ai décidé d’en acheter 100, d’en garder 10 de coloris différents pour moi et de vendre les 90 restantes à mes connaissances. J’ai réussi à les écouler en 20 jours et je suis vite tombé en rupture de stock. On m’en réclamait, j’avais l’impression de rendre service avec mes petits prix et aussi l’impression de gagner de l’argent donc j’ai décidé d’en acheter d’autre, d’acheter des nouveaux modèles et ainsi de suite. Aujourd’hui, on peut dire que je suis motivé par le défi de mener à bout ce projet, qui est aujourd’hui une passion.
J’imagine que tes parents te soutiennent ; mais créer à 16 ans n’a pas été un obstacle auprès des organismes ?
En effet, mes parents me soutiennent beaucoup pour que l’entreprise marche, ils m’ont donné beaucoup d’autonomie, et c’est surement grâce à leur confiance que j’arrive à suivre en cours et que j’ai des assez bons résultats. Ca a en effet été un obstacle lorsqu’il a fallu créer l’entreprise. J’étais le premier en France à me lancer dans cette longue aventure, et beaucoup de personnes nous mettent des bâtons dans les roues. Je me suis présenté le 8 mars 2011, veille de mon anniversaire àla Chambrede Commerce et de l’Industrie de Versailles pour avoir la liste des pièces à fournir pour monter ma boite. On m’a accueillit les bras ouverts, tout le monde était heureux d’avoir un jeune entrepreneur. Mais très vite les choses se sont compliquées avec notamment des juristes de la chambre du commerce qui disaient que la loi était floue. J’ai finalement réussi mon coup, au bout de 3 mois (au lieu de 45 min pour créer son entreprise !) grâce à ma ténacité et en réunissant tous les papiers m’autorisant à exercer. Aujourd’hui, ouvrir un compte bancaire professionnel est encore compliqué, mais la bataille n’est pas finie ! Je veux faire office de jurisprudence pour ceux qui, comme moi, puissent réaliser leur rêve : monter leur boite tout en étant au lycée ou en l’ayant quitté pour diverses raisons.
Comment t’es venue cette idée de vendre des coques et accessoires pour téléphones portables ? Peut-être as-tu prévu d’exploiter d’autres pistes, tu peux nous en dire deux mots ?
L’idée de vendre les accessoires est venue suite à l’achat de mon iPhone. J’ai décidé de me diversifier pour toucher un public plus large. Aujourd’hui, je me lance dans la vente d’accessoires autres que des coques, comme des stickers, des casques, des gadgets et, bientôt je vais me lancer dans la vente de tablettes numériques et peut-être de téléphones portables si l’entreprise continue à prospérer comme aujourd’hui.
Louis, comment se découpe ta journée type ? Entre le lycée et la gestion de ton entreprise, te reste-t-il du temps ?
Ma journée type est longue, très longue, j’ai du mal à vivre en 24h parfois, surtout en période de Noël… Hormis pendant les vacances, le matin je me prépare comme tout le monde et après, je fais un saut àLa Poste, pour expédier les commandes. Dans la journée je vais au lycée et entre chaque temps mort, où je ne fais rien, je réponds aux mails. Le soir, je fais mes devoirs, je sors également un petit peu voir mes amis quand j’ai le temps et après je m’occupe de l’entreprise. Il est vrai qu’avec Noël mes journées débutaient à 6h et se terminaient à minuit, voire plus tard, mais ça va se calmer et c’est un moment vraiment agréable d’envoyer des commandes, surtout lorsque ce sont des produits que j’ai désigné.
Avec ton statut de plus jeune entrepreneur de France, on doit souvent te nommer sur internet, dans des articles aussi divers et variés. Que penses-tu de cette publicité annexe ? As-tu un œil sur tout ce qui peut paraître et être écrit sur toi ?
Le fait que je sois le premier mineur chef d’entreprise de France est vraiment un atout, je passe au moins trois fois par mois dans un média, je suis beaucoup sollicité ; cela créé une image de marque. Je trouve cela vraiment sympa surtout qu’à la base, et toujours maintenant, je souhaite devenir journaliste. Je fais entièrement confiance aux journalistes, je préfère découvrir l’article lorsqu’il est publié 😉
A tous ces jeunes qui ont l’idée de créer, mais qui n’osent pas. Que leur conseillerais-tu ?
Je leur conseillerai de se battre jusqu’au bout, d’y aller et j’aimerai leur dire que ce n’est pas si compliqué que cela ! Ca prend du temps, certes, mais c’est vraiment un atout pour le futur, je pense. Cela n’a pas valeur de diplôme mais presque : monter sa boite est une expérience exceptionnelle, cela peut durer le temps d’une vie tout comme quelques années. Mais il est vrai qu’il faut avoir la tête sur les épaules, de la disponibilité et je pense qu’il faut être fort moralement car certains moments sont assez difficiles.
Bientôt la nouvelle année, que peut-on te souhaiter pour 2012 ? et les années suivantes bien entendu !
Pour l’année 2012, on peut me souhaiter de réussir mon Bac de Français et de Sciences, et de faire des études longues, c’est ce que je souhaite. On peut aussi me souhaiter le doublement du chiffre d’affaire du site qui devrait passer de 28 000€ à 60 000€.
Merci Louis pour cette interview.
Si vous aussi, vous voulez customiser votre portable, rendez-vous sur Dealerdecoque .
Sophie FLEURY