Encore trop souvent mal considérées, les personnes en situation de handicap connaissent un véritable parcours du combattant pour pouvoir exister professionnellement. Même si la motivation et les compétences sont présentes, trouver un emploi stable n’est pas simple. Pour contrer ces obstacles, de plus en plus de personnes handicapées choisissent de créer leur propre entreprise. Une sorte de pied de nez au monde du travail !
Pourquoi créer son entreprise ?
Face au chômage et voyant les refus s’accumuler, certaines personnes handicapées se heurtent à un mur. Un mur qu’elles aimeraient franchir mais qu’on ne leur permet pas d’escalader. Qu’elles soient handicapées de naissance ou depuis un accident, leur détermination à s’insérer comme tout le monde est réelle. En quoi un fauteuil roulant empêche-t-il d’être efficace au travail ? Certaines tâches ne peuvent-elles pas s’adapter à celui qui les exécute ? Face à ces interrogations et à ce malaise, la création d’entreprise semble être la solution parfaite.
Ils peuvent alors créer une entreprise adaptée pour eux. Une entreprise qui permettra aux personnes en situation de handicap de faire ce qu’elles aiment, d’adapter leur poste et leurs conditions de travail. Ainsi, en 2017, l’Agefiph recensait 3 165 créateurs d’entreprises en situation de handicap. Ce chiffre a connu une évolution de +6% en 2018, preuve du succès de la démarche.
Quelles aides ?
Pour monter leur projet, les personnes handicapées disposent de nombreuses aides financières ou d’accompagnement.
- Un accompagnement financier : Une fois son dossier rempli, l’entrepreneur handicapé peut bénéficier d’une subvention de l’Agefiph. Auparavant exclus de ce dispositif, les auto-entrepreneurs y ont accès depuis le 1er avril 2012 pouvant ainsi obtenir jusqu’à 6 000 euros. Cette aide financière impose toutefois de présenter un plan de financement viable et d’avoir un apport personnel de 1 500 euros minimum. Aussi, cette subvention vise-t-elle à couvrir les dépenses liées au démarrage de l’entreprise comme l’achat de matériel, de mobilier ou la location d’un local.
- Un accompagnement individuel : L’agefiph met un point d’honneur à accompagner ses adhérents de façon personnalisée les 3 années suivant la création de l’entreprise. La possibilité de suivre une formation de gestion de 250 heures maximum, de même qu’une garantie pour faciliter l’accès au crédit et une micro-assurance sur 3 ans font aussi partie du programme. Des conditions intéressantes pour démarrer un projet dans de bonnes conditions !
Pour bénéficier de ces dispositifs, le créateur devra impérativement en faire la demande avant d’immatriculer son entreprise afin de savoir si son dossier est éligible ou non.
D’autres aides sont enfin possibles pour les personnes en situation de handicap auprès de l’Agefiph ou d’autres organismes.
À l’heure du bilan, les entrepreneurs handicapés semblent être parvenus à prendre une sérieuse revanche sur le monde du travail. Au bout de 5 ans, leurs entreprises ont un taux de réussite supérieur à celui des entrepreneurs dits « classiques ». Notons également que 54% d’entre eux ont un diplôme du Bac ou plus, ce qui en fait de très bons éléments pour la création d’entreprises. Au-delà d’un accompagnement solide, ils nous prouvent de nouveau que les regards doivent changer ici, maintenant et durablement !
Laisser un commentaire